L’existence d’une convention de gestation pour autrui (GPA) ne fait pas nécessairement obstacle, a jugé, vendredi, dans deux arrêts distincts, l’assemblée plénière de la Cour de cassation après condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme, à la transcription de l’acte de naissance établi à l’étranger dès lors qu’il n’est « ni irrégulier ni falsifié » et que les faits qui y sont déclarés correspondent à la « réalité biologique ».
Dans un premier temps, la Cour de cassation avait refusé la transcription de ces deux actes de naissance établis à l’étranger au motif que « toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle en vertu de l’article 16-7 du code civil » et que l’acte étranger est « en contrariété avec la conception française de l’ordre public international »1.
Dans les deux cas, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, en retenant que le refus de transcription de l’acte de naissance de ces enfants nés d’un processus de GPA « affectait significativement le droit au respect de leur vie privée » et posait une « question grave de compatibilité de cette situation avec l’intérêt supérieur de l’enfant »2 et estimant que cette analyse prenait un relief particulier lorsque l’un des parents d’intention était « également le géniteur de l’enfant » pour en déduire qu’en faisant « obstacle tant à la reconnaissance qu’à l’établissement en droit interne de leur lien de filiation à l’égard de leur père biologique », l’État était allé « au-delà de ce que lui permettait sa marge d’appréciation ».
L’assemblée plénière de la Cour de cassation était saisie par la Cour de réexamen des décisions civiles de deux demandes de réexamen de pourvois en cassation à la suite des condamnations précitées de la France par la Cour de Strasbourg et dans le premier cas, s’agissant des jumeaux nés en 2010 en Inde dont le père d’intention est également le géniteur des enfants, l’assemblée plénière3 a réaffirmé son revirement de jursiprudence, selon lequel « l’existence d’une convention de GPA ne fait pas nécessairement obstacle à la transcription de l’acte de naissance établi à l’étranger dès lors qu’il n’est ni irrégulier ni falsifié et que les faits qui y sont déclarés correspondent à la réalité biologique », opéré dès 20154. Read more via LexTimes
Transcription in France of the foreign birth certificate
The existence of a surrogacy agreement (GPA) is not necessarily an obstacle, judged Friday, in two separate judgments, the plenary assembly of the Court of Cassation after conviction of France by the European Court of Rights of the man, the transcription of the birth certificate established abroad when it is "neither irregular nor falsified" and that the facts declared there correspond to the "biological reality" .
At first, the Court of Cassation had refused to transcribe these two birth certificates established abroad on the grounds that "any agreement relating to procreation or gestation on behalf of others is void under the Article 16-7 of the Civil Code " and that the foreign act is " in conflict with the French conception of international public order " 1 .
In both cases, France has been condemned by the European Court of Human Rights for violation of Article 8 of the European Convention for the Protection of Human Rights and Fundamental Freedoms, holding that the refusal of transcription of the birth certificate of these children born of a GPA process "significantly affected the right to respect for their private life" and asked a "serious question of compatibility of this situation with the best interests of the child" 2 and that this analysis took on particular importance when one of the intended parents was "also the father of the child" to infer that by making"Obstacle both to recognition and establishment in domestic law of their relationship of parentage with respect to their biological father" , the state had gone "beyond what allowed him his margin of appreciation" .
The plenary assembly of the Court of Cassation was seised by the Court of reconsideration of the civil decisions of two requests for reconsideration of appeals in cassation following the aforementioned convictions of France by the Court of Strasbourg and in the first case, acting twins born in 2010 in India whose father of intention is also the father of children, the plenary assembly 3 reaffirmed its reversal of jursiprudence , according to which "the existence of a convention of GPA does not necessarily obstacle to the transcription of the birth certificate drawn up abroad when it is neither irregular nor falsified and that the facts declared there correspond to the biological reality " , operated as of 2015